Rev Med Suisse. 2007 Nov 14;3(133):2627.
[Some disturbing truths on female sexual mutilation]. [Article in French]
Nau JY.
EXTRACT
Au hit-parade des pathologies, elles ne font guère recette. Il est vrai qu’il s’agit de pathologies bien particulières qui, en théorie du moins, pourraient être aisément prévenues. «Dans le monde, 100 à 140 millions de filles et de femmes ont subi une mutilation sexuelle. Ces mutilations entraînent de nombreux problèmes de santé, variables selon le type et la gravité de la lésion. Le phénomène est présent essentiellement en Afrique subsaharienne et dans quelques régions du Proche-Orient et de l’Asie du Sud-Est, notamment au Yémen, en Indonésie et en Malaisie, nous expliquent deux démographes dans le dernier numéro de la revue de l’Institut national français d’études démographiques.1 Près de 5% des victimes vivent dans des pays du Nord, soit plus de 6,5 millions de filles et de femmes. Elles résident principalement dans les pays européens d’immigration africaine ainsi qu’en Amérique du Nord.»
Sur le continent africain, on recense officiellement 28 pays où les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées. D’un pays à l’autre, la proportion de femmes excisées varie considérablement allant de 1,4% au Cameroun à 96% en Guinée, du moins au début des années 2000. Ces mutilations ont généralement lieu sur les jeunes filles avant l’âge de 15 ans. Les plus fréquemment pratiquées sont, selon la classification de l’OMS, de types I et II, les mutilations de type III étant plus rares et très localisées. «La pratique des mutilations sexuelles féminines est souvent présentée comme la conséquence d’injonctions religieuses, notamment de l’islam, expliquent les chercheuses. Pourtant, l’excision était pratiquée en Afrique bien avant l’arrivée des religions monothéistes et aucun texte religieux ne permet de la justifier. Il n’y a pas de relation entre la diffusion de l’islam dans un pays et la proportion de femmes qui y sont excisées.»